Il faisait relativement beau, la température était clémente et puis pour tout avouer, Masaki s’ennuyait un peu. On a beau aimer prendre des photos, s’amuser, se balader et tout, quand on le fait seul, on finit souvent par soupirer. Alors pourquoi ne pas appeler un ami ? De un, parce qu’en gros irresponsable, il avait oublié de faire recharger son portable, du coup il était à plat. De deux, bah .. Le premier fait n’aidait pas vraiment à rejoindre quelqu’un, donc autant rester tout seul. Il avait passé sa journée à se promener en ville, de boutique à une autre sans rien acheter. En fait, il avait surtout eu le bonheur - ou la malchance - de poser les pieds dans une animalerie. Chaque bête était devenue un petit mannequin jusqu’à ce que le vendeur ne s’en aperçoive et engueule Masaki pour diverses raisons tel que : Si t’es pas ici pour acheter, vas-t-en ! Ou encore : c’est pas un zoo ici ! Le nippon avait donc sagement débarrassé le plancher après avoir prit un cliché du vendeur enragé, tout ça avec un sourire angélique et un rire a faire craquer presque tous, sauf le dit vendeur. Enfin bref, après il était allé prendre une bouchée dans un restaurant, cédant ainsi aux caprices de son estomac. Il aurait très bien pu aller manger avec sa mère, mais non. Il avait préféré un peu de solitude. Puis manger en toute tranquillité lui avait permis de visionner de nouveau toutes ses prises de la journée. Sa préférée résidant étrangement dans un cliché d’un chaton aussi blanc que du lait.

Donc après avoir réglé son conflit interne d’estomac, Masaki retourna se promener, mine de rien. Jetant un coup d’oeil par les vitrines devant presque chaque installation qui croisait son chemin. En raison d’un samedi soir avec un climat pareil, il coule de source que plusieurs adolescents étaient de sortis entre amis pour se payer un peu de bon temps. D’ailleurs il y en avait plus d’un dans les rues. Soudainement, il se stoppa pour étamper son joli minois contre une vitre d’une boutique très haute en couleurs. Des friandises. Tous pleins. Nan. Aller, faut résister Masaki. Trop de sucre c’est pas bien, puis ça fait grossir. Un autre jour. Ou alors quand il décidera à se remettre à faire un peu de sport. Parce que sinon .. Comme s’il pourrait prendre une once de gras. Ce n’était jamais arrivé et ce n’était pas prêt d’arriver ! Bon .. Entre, entre pas, entre, entre pas .. Non Sakamoto ! Continue ta route..

Le gamin ressortit finalement de la confiserie en glissant un sachet de bonbons dans les poches de son manteau. Quoi ? Aucun être sur terre normalement constitué ne peut résister à l’appel de sucreries qui ne demande que d’être dévorées. Soit, Masaki poursuivit son chemin vers nul part, continuant de jeter des regards rapides dans les vitrines des diverses boutiques. Jusqu’à ce qu’il passe devant un salon de thé, coup d’oeil rapide et quelques pas plus loin, il freina sec. À un tel point qu’un homme dans la trentaine avancée, et visiblement pressé, faillit lui rentrer dedans de plein fouet. D’ailleurs celui-ci l’engueula avant de poursuivre son chemin. Masa c’était simplement contenté d’hausser un sourcil avant de revenir sur ses pas et reporter son attention dans le salon. Son attention se posa aussitôt sur un jeune homme au cheveux couleur de jais et le nez plongé dans ses bouquins. Et bah ! Jamais Sakamoto n’aurait pensé croiser le chemin de Kyosuke aujourd’hui. Comme quoi, la vie nous réserve tout pleins de surprises.

Le jeune bridé prit son appareil photo à une main, poussa la porte de la place, pose sa main jusqu’à là libre de l’autre côté de l’appareil et s’approcha à pas silencieux de l’être studieux. Dans sa tête, il pouvait même entendre une sorte de générique de documentaire « Masaki s’approchait de sa proie. La pauvre victime ne se doutait absolument de rien, complètement absorbée par son occupation, alors que le dangereux prédateur continuait de s’approcher en silence. Quand tout à coup.. » Clic ! Et une jolie prise du ténébreux en train d’étudier - pour faire changement-.

« Tu ne viens pas tanné de prendre des photos sans cesse , Masaki? » Pourquoi le serrait-il ? S’il le serrait, il y a longtemps qu’il aurait arrêté. L’éternel adolescent s’installa alors devant lui - séparé par la table quand même - et posa son appareil sur celle-ci en douceur, comme s’il s’agirait de la chose la plus fragile au monde. Il décrocha ensuite un sourire digne d’une visite chez le dentiste à son interlocuteur avant de lui répondre.

« Et toi tu ne t’épuises donc jamais d’étudier à ce que je vois ? Un peu de répit te ferait le plus grand bien .. Bientôt tu devras te soigner toi-même ! »

Histoire de pas faire trop envahisseur, il se commanda gentiment un thé avec un truc simple à manger en accompagnement - dans le style d’une petite pâtisserie pour pas faire trop .. liquide-.

« T’as quand même pas étudié comme un malade toute la journée, si ? »

Masaki le regarda alors avec des yeux ronds, battant des cils comme un enfant sous le choc. Pour lui, passer plus de deux heures devant un bouquin lui semblait relever du domaine du paranormal. Il n’y survivrait jamais. Surtout pas dans un calme aussi complet. À la limite s’il y aurait eu de la bonne musique en boucle, ça aurait pu être supportable, mais là ..

« Et nan! Faut bien que je travaille si je veux être capable de me soigner moi-même! » Se soigner soi-même ? Et puis quoi encore ? Pour y parvenir, il faudrait que son état ne soit pas si critique que ça, et donc il ne pourrait pas se considéré comme vraiment malade s’il arrivait à s’occuper de lui par ses propres moyens .. Quoi qu’avec le gamin, tout était sujet à nécessité l’aide d’un médecin. En passant du scandalisant cancer à la moindre entaille causé par une feuille de papier. Car et oui, pour les plus curieux, ce genre d’histoire était arrivée plus d’une fois à Masaki et même qu’une fois il avait été jusqu’à déranger son aîné durant ses études pour réclamer son aide face à cette - pas si - terrible situation. Résultat ? Le gamin avait eu droit à un joli pansement, mais même pas de béqué-bobo ! Pfeu ! Quel piètre médecin il allait devenir celui-là !

« Pfff è_é »

Oui on sait, très mature et constructif. Hors, le gamin on ne le changera pas en un coup de baguette magique, donc autant s’y habituer maintenant. Après avoir commandé et avoir été imité par le ténébreux, Masaki reposa son entière attention sur le plus vieux. « Et si. J’suis levé depuis 6h. Donc j’étais pas là quand tu t’es réveiller, au cas où t’aurais pas remarquer! » Nani ? Il avait bien dit six heures ? Six heures du matin ? Il voulait peut-être dire dix-huit heures aussi.. Ah bah nan, Kyosuke avait vraiment l’air de parler de cette heure horriblement matinale. Si matinale que Sakamoto en écarquilla les yeux.

« Eeeeh !? Tu blagues là ! »

Certes, le cadet avait remarqué qu’il manquait son aîné à l’appel lorsqu’il s’était levé à l’heure paisible d’onze heures et demi, mais quand même ! Il avait jamais songé qu’il avait pu être debout depuis .. Si longtemps.

« T’es pas bien comme personne toi hm, te lever à 6h du matin un samedi.. »

Déjà que Masaki avait toutes les difficultés du monde à rester éveillé avant huit heures, voilà l’autre qui lui balançait son heure de réveil. Il était séquelle. Il lui manquait une case. Non mais attendez. Six heures du matin ! Sakamoto n’en reviendrait jamais ! Si jamais un jour quelqu’un avait le culot de le réveiller à cette heure, il aurait le bonheur de savoir sa jolie façon de penser. Non mais pff. « Et puis toi, t’as fait quoi de ta journée? T’as pris des photos de tout et de rien comme d’habitude je suppose hm? » Voici comment attirer l’attention du jeune photographe vers autre chose, lui faire oublier toute trace d’un conversation précédente ; lui parler de ses photos. Parce que, et oui comme toujours, il en avait prit dès que l’occasion lui avait gentiment bondit dessus sans le moindre petit avertissement.

« Vouiii ! Je me suis même fait virer d’une animalerie pour ça ! Les gens de nos jours, ils ne comprennent rien à la beauté des choses, c’mùa qui te le dit .. »

Horreur. Malédiction. Apocalypse ! Kyosuke s’apprêtait à toucher à son bébé ! Si bien qu’encore une fois, les yeux du nippon devinrent bien ronds, fixant ses doigts. S’ils auraient eux la malchance d’y toucher, ils auraient probablement finis à la poubelle. Même sa propre mère ne pouvait lui toucher sans son autorisation, et personne, aussi beau soit-il, n’aurait le droit de franchir cette barrière invisible qui était dressée entre le monde entier et son appareil photo. Heureusement pour la survie de Yamamoto, il eu la brillance d’esprit de demander d’abord. Avec un sourire angélique, Masaki attrapa son appareil entre ses mains et se glissa du même côté de table que son aîné. Pas question qu’il pose ses grosses pattes sur son bien le plus précieux. On regarde avec les yeux, pas avec les doigts.

« Alors t’es prêt ? On commence ! Ça c’est moi ce matin quand je suis sortit de la douche.. Je suis mignon les cheveux tout mouillés ne ? XD Bon aller .. Ça c’est la chambre .. Le couloir .. Un pot de fleur .. Oh un couple dans un parc .. Un troupeau d’adolescents qui discutent autour de fast-food, un mec pas content en lisant le journal, le mec pas content qui vient de me voir, le mec pas content qui s’approche [ .. ] l’animalerie vue de dehors, un chiot, un chaton, encore un chaton, un autre, oh regarde comment il est beau lui ! L’es adorable hein ? Autant que moi tu trouves pas :3 ? »

Question d’appuyer ses mots, il porta l’écran de son appareil à côté de son visage pour faire mine de comparer. On s’entend sur le point qu’il n’y avait aucune ressemblance entre les deux. Puisque l’un était humain et l’autre un animal, mais bon. On lui pardonne tout à Masaki puisqu’il est si chou, n’est-ce pas ?

« Mais si, 6h. C’est pas la mer à boire quoi! C’est juste tôt! Et puis grâce à ça, j’ai finit mes études pour le reste du week-end ! » Oui, mais il venait quand même de perdre sa journée complète du samedi. Normalement, le samedi pour un étudiant c’est important. Il faut donc en déduire que Kyosuke et Masaki n’ont pas du tout la même vision des choses puisque jamais Sakamoto n’aurait perdu une journée entière à étudier .. Ça expliquait pourquoi il était pas dans un domaine plus complexe tel la psychologie ou même la médecine. Il y avait aussi le fait que le gamin était plutôt du genre pile électrique, donc de rester en place aussi longtemps que ce que Yamamoto venait de faire, il aurait rendu l’âme dans les bouquins. Surtout aux nombres de pages que ces trucs comportaient .. Vous imaginez ? Il se serait probablement ouvert les veines accidentellement, empoté comme il pouvait l’être des fois.

« Sauf que ton cher week-end est maintenant presque finis, sans vouloir péter ta bulle.. »

« Laisses-moi deviner. T’as pris tout les animaux de la place en photo sans lui demander la permission et tu l’as même pris lui en photo pour qu’il te mette dehors? » ahahaha ... Oui u_u C’est fou comme Kyosuke avait raison en ce moment même. À un tel point que cela vexait le jeune asiatique. Bah oui, il était pas de l’eau, on avait pas le droit de voir clairement en lui ! Même si ce fait était plutôt prévisible. C’était pas vraiment la première fois qu’une situation similaire lui arrivait au petit. Masaki pouvait, en quelque sorte, représenter le boulet de la société quand on y pense, mais le pauvre il faut lui pardonner, il est né comme ça. Braquant son regard sombre sur l’étudiant en médecine, il gonfla les joues en fronçant le nez.

« J’te hais »

Bien sûr, il ne faut pas le prendre au pied de la lettre. Il ne le haïssant pas réellement, ce n’était qu’une simple façon de parler. Soudainement, le ténébreux effectua un geste qui aurait pu se révéler mortel pour ses doigts, mais il eu le bon réflexe de s’arrêter juste à temps. Masa attrapa son précieux entre ses doigts, puis se poussa aux côtés de son aîné, la mine ravie qu’on s’intéresse à sa passion. Il commença son visionnement par une photo de lui, et non la toute première-première qui se révélait être de la veille et qui représentait le jeune Kyo paisiblement endormis. « Tu t’es quand même pas vraiment pris en photo en sortant de la douche? Ôo » Quoi ? On voyait sa bouille d’ange et le haut de son torse fin, c’est pas comme si c’était une photo d’ensemble.

« Pourquoi pas ? »

S’en suivis alors le reste des photographies prises, passant des faits divers jusqu’aux animaux de l’animalerie. Il s’arrêta sur un chaton entièrement blanc et plus qu’adorable. Portant ensuite l’appareil près de sa bouille, Masaki permettait à son interlocuteur de faire la comparaison. « Moui, il est chou. Autant que toi? Hm...nan. Plus que toi! » Oi !.. Oh oui bon d’accord, Masaki approuvait. De toute manière, jamais même lui ne pourrait rivaliser avec un félin aussi mignon. Rabaissant l’appareil photo à un niveau normal, la main du ténébreux s’approcha de son visage jusqu’à ses doigts ne lui pincent une joue, lui arrachant une grimace. D’une main, il tapa sur celle de Kyosuke puis fit la moue. « Mais t’en fais pas mon petit Masaki, un jour tu seras aussi mignon que lui! »

« J’te déteste Yamamoto Kyosuke ! Et me pince pas, t’es pas encore une vielle grand-mère aux dernières nouvelles ! »

Entre-temps, la serveuse avait eue le temps de leur apporter leurs trucs commandés un peu plus tôt. Masaki jeta un coup d’oeil aux commandes, leva son appareil en toute subtilité et .. Clic ! Un joli portrait de Kyosuke qui ne s’y attendait pas. Souriant aussi largement qu’un enfant, le nippon rit en retournant à sa place initiale avant d’adresser un second sourire angélique au ténébreux.

« Je t’ai déjà dit que tu étais mon model préféré ? »

Appuyant ses mots, il y ajouta un léger battement de cil tout sauf masculin.

« Ma fois, tu as une vie presque palpitante ! »

On pourrait presque percevoir une pointe d’ironie, mais c’était bel et bien de la taquinerie. De toute façon, Masaki est incapable de lancer une quelconque pointe envers quelqu’un dans le but de l’irriter ou de le blesser. « Roh c’dommage, moi je t’aime bien! » Uais, bah lui il ne l’aimait plus, seyait èwé Ça lui apprendra au ténébreux à trouver que le gamin était prévisible de façon indirecte, mais il l’avait bien compris lorsqu’il avait deviné du premier coup. Sakamoto irait le prendre en photo durant son sommeil pour la peine. Vengeance.

« B-ben...parce que c’est bizarre! » Bizarre ? Bah voyons. Il n’y avait rien de si spécial dans cette photographie. C’était que lui après une bonne douche matinale. Il n’y avait rien d’osé ou de choquant. C’était juste une photo. De toute façon, il représentait trop bien le petit puceau pour prendre une quelconque photo trop olé olé de qui que se soit.

« Roh mais qu’est-ce qui se passe avec toi ? T’es choqué par une simple photo de moi maintenant =p ? »

Et dire qu’en général, c’était Kyosuke qui se faisait un plaisir de traumatiser le plus jeune avec ses histoires toutes plus étranges les unes que les autres. Comme si ça ne suffisait pas au cadet de devoir vivre entouré d’obsédés ! Oui bon d’accord, les obsédés n’avaient rien à voir dans l’histoire - quoi que peut-être un peu -. Enfin, Masaki fit le tour du répertoire de son bébé, terminant sur le chaton couleur de neige pour en faire la comparaison avec soi-même. Yamamoto en profita alors pour se payer sa tête et lui pincer une joue. Après avoir taper sa main, le cadet gonfla les joues en le dévisageant légèrement. Non mais. Kyo n’était pas une vielle peau et lui n’était pas un enfant de cinq ans ! Donc ses pinçage de joue, il pouvait bien se les garder pour quand il aurait de la descendance. « Et je te répète que moi je t’aime bien~ Et puis j’suis peut-être pas une mamie, mais je suis ton aîné alors un peu de respect petit! »

« Pfeu ! Comme si j’allais te respecter, t’es un être HO-RRI-BLE ! »

Oui-oui ! Horrible ! Horrible parce qu’il avait eu le culot de dire à Masaki qu’il était moins mignon qu’un chaton. Même si lui-même trouvait le petit félin plus craquant que lui-même, ce ne représentait pas forcément une excuse valable à ses yeux. Question de vengeance soudaine et avec une subtilité totale, Masa subtilisa une prise de vue du plus vieux avant de retourner à sa position initiale en se marrant. Le nippon tenta alors de calmer l’énervement du ténébreux, mais ce fut peu fructueux visiblement. « Roh arrête de me prendre [..] gaspillées oui? èwé » Ce qu’il en faisait ? Bah pleins de choses en fait, donc de là à aller jusqu’à dresser une liste, se serait interminable et très pénible pour l‘auditeur.

« Des trucs :3 Des trucs top personnels ! Puis arrête, t‘es toujours bien sur mes photos, vraiment ! T‘as pas à te plaindre ! »

Venant d’une personne comme le gamin, il était claire et net que ça n’avait rien de sexuel quand il parlait de truc personnel uu .. Sa tasse prête, il en prit une gorgée avant de la reposer, posant son regard foncé sur son aîné. Question de changer de sujet, il s’empressa ensuite de demander ;

« Et puis tes livres ? Pas d’autres histoires choquantes à me raconter ? »

Parce que oui ça le choquait, mais en même temps, il aimait bien quand Kyosuke lui parlait. Après tout, il était pas moche et sa compagnie était agréable, donc c’était plaisant du passer du temps en sa compagnie. Ayant déposé son bien précieux à une portée lointaine de toutes substances liquides, Masaki appuya ses coudes contre la surface de la table, posant son menton dans ses paumes et sourit doucement à son aîné, l’invitant à lui raconter une de ces genres d’histoires s’il en avait une à disposition.

« Ouais ben c’est ma vie et elle me plait comme ça bon » Ouh il était vexé là le monsieur Yamamoto. En même temps, Masaki ne pouvait concevoir que passer tout son temps le nez fourré dans les bouquins pouvait être décrit comme une vie. Dans son cas, ça c’était une vie ! Passer ses journées à se balader, joignant ainsi les sorties et l’agréable à l’utile avec des prises de vue d’ici et là. Décidément, partit comme ça, les deux nippons étaient loin d’être sur le point de comprendre la passion de l’autre. Bah c’était pas plus grave que ça hein. Dans la vie, tout le monde peut pas être pareille, sinon ça serait un monde vachement ennuyeux.

Et puis l’autre qui était limite choqué de voir une photo du cadet torse nu. C’est pas comme si c’était le truc le plus moche ou osé qu’il est jamais vue. Y’avait pire dans la vie quand même. C’était juste un torse, il n’y avait rien pour y faire un drame. Encore heureux que Masaki ne possédait pas de pulsion exhibitionniste. « Nan mais là t’exagère un peu quand même! » Exagérer ? Mais non il dit toujours la stricte vérité le gamin. Kyosuke était un être horrible de dire qu’une bête était plus mimi que lui, représentation vivante de la cutitude.. Bon d’accord, l’égo de Sakamoto était peut-être un peu trop gros là..

« C’est toi qui refuses de voir à quel point je suis adorable èoé Alors non je n‘exagère pas, t‘es un être horrible ! »

« Pff, mouais c’est ça... » Voilà qu’en plus, il le croyait pas quand il disait qu’il était photogénique. Bon d’accord, il y avait aussi des photos où Kyo tirait une tête des plus affreuses, mais dans ce genre de cas, Masa avait la brillance d’esprit de les effacer de sa carte mémoire. Sauf que là, pour la peine comme il faisait toujours que râler, il allait pas l’effacer. Même si elle était supra moche, il allait la garder et la mettre avec les autres.

« Tu me crois pas ? Tu veux que je te le prouve peut-être ? »

D’un geste, Masaki s’appropria derechef son précieux et fouilla sa mémoire jusqu’à la photo précédent celle de lui sortant de la douche. Celle où on voyait clairement son aîné profondément assoupis dans ses draps, la veille. Le jeune photographe tourna alors l’objectif en la direction du ténébreux pour la lui montrer.

« Tu vois ? Là tu étais adorable. Tu dormais et tu râlais pas pour un rien ! »

Sakamoto s’empressa ensuite de reposer son appareil photo sur la table pour prendre une gorgée de son thé. Puis histoire de changer le ton de la conversation, Masaki lui demanda s’il avait pas trouvé une autre histoire complètement absurde à lui balancer. Certes, ça le traumatisant à chaque fois, mais au moins comme ça, son interlocuteur pourrait pas se plaindre sur un rien. Sauf que même quand le gamin montrait une graine d’intérêt pour la passion de son aîné, celui-ci se montrait rabat-joie. « Oh oui j’en ai tout plein. [..] j’voudrais pas t’embêter hm! ».

« J’ai pas hâte de te voir quand tu seras en foyer pour vieux toi dis-donc .. »

Masaki fit la moue, gonflant les joues et fit mine de regarder par la fenêtre en changeant de pose pour en reprendre une normale. Non mais, comme s’il allait continuer d’adresser ses adorables battements de cil a un être aussi insupportable èwé Le cadet laissa un certain moment donné s’écouler avant de reporter son attention sur Kyosuke.

« Bon aller, je te donne un kisù sur la joue plus un câlin et t’oublie l’histoire du type horrible ? Ça te vas ? :3 »

Masaki espérait bien évidement que ce dernier se montre offusqué ou tout autre sentiment proche, refusant ainsi le kisù et le câlin en lui pardonnant simplement.. S’il oubliait pas cette histoire, le côté paparazzi de Sakamoto risquait d’être encore plus fort, donc il était mieux de se plier aux caprices et tout autre choses de la part du jeune étudiant, sinon il était cuit et pouvait oublier sa vie tranquille.

« Tu dramatise! [..] comme tel! » Hm. Oui mais nan ! Kyosuke resterait un type horrible aux yeux de Masaki. Oser dire au plus jeune qu’il était moins adorable que n’importe quoi d’autre. Ça ne se fait pas. C’est une des premières choses que l’on apprend quand on vas à l’école : Ne jamais aller contre les idées du cadet. Parce qu’en plus de détester être contredit, il aimait encore moins qu’on ai le culot de remettre en question son attraction cent pourcent mignonne. C’était comme de dire à sa grand-mère qu’elle sait pas cuisiner. Ça se fait pas. On dit un truc pareil et s’en ai finit, autant aller vivre sous les ponts, dans la pauvreté et la honte la plus totale èwé !

« Ouais c’est ce que je disais, [..] Mais t’as du culot toi! » Du culot ? Mônsieur osait parler de culot ? Il était très mal placé dis donc ! Puis quoi ? Bah oui, Masaki se prenait en photo après la douche, oui il prenait des photos de tout et de rien et oui il prenait Yamamoto en photo pendant que celui-ci dormait. Et alors ? Sakamoto ne voyait pas ce qui était mal là-dedans. Certes, cela pouvait paraître légèrement fanatique - voir psychopathe - et puis ? C’est pas comme si Masa avait la tête d’un tueur en série non plus, faut pas jouer les apeuré avec rien !

« Oh aller ! Fait pas ta chochotte, c’est qu’une photo ! Puis t’étais adorable dessus. »

Pour une fois que le benjamin ne le traitait pas de personne horrible, il pourrait s’en réjouir au lieu de jouer les messieurs choqués. Des compliments, Sakamoto en disait quand même assez régulièrement, mais pas à Kyo, alors il pourrait en profiter non mais. « Et puis je râle pas pour un rien! » .. Il était en train de faire quoi là ? Masaki lui montrait juste une photo et tout de suite c’était la fin du monde.

« Et pourtant tu serais bien surpris .. »

Masaki redéposa son appareil photo sur la table, prenant ensuite une gorgée de son thé pour adresser derechef la parole au ténébreux. Encore une fois, celui-ci se mit à jouer les grincheux en ne voulait visiblement pas lui raconter une de ses histoires troublantes. S’en suivis une sorte de boudage de la part du cadet .. qu’il brisa lui-même par une proposition bien gamine dans le but de mettre un terme à ce faux-froid entre eux. « Nan ça me va pas. Un bisou sur chaque joue plus un câlin et je te pardonne. » Parce qu’il pensait peut-être que cela bloquerait Sakamoto ? Parce qu’il pensait que dû au fait qu’ils étaient dans un lieu public, Masaki n’allait pas le faire ? Et bien il se mettait le doigt profondément dans l’oeil le très cher Kyosuke !

Le cadet bougea de nouveau ses fesses pour retourner aux côtés de son aîné et déposa un rapide kisù sur la joue qu’il pouvait aisément atteindre. Lui, ce que les gens pourraient penser, il en avait rien à cirer. Après tout, il était gay, il s’affirmait, c’était qu’un bisou sur la joue, ça s’arrêtait là. Puis en plus, Kyosuke n’était pas un gros thon, donc ça pouvait très bien passer pour lui que les personnes autour croient qu’ils étaient ensemble, même si ce serait une pensée complètement hors sentier.

« Comme je suis fair-play, je t’offre la chance de dire que c’est assez.. À moins que tu tiennes vraiment à ton câlin et ton deuxième kisù ? »

Le gamin gonfla alors les joues, tandis qu’il était encore si près de son aîné. Sans lui laisser davantage de temps pour réfléchir, Masaki attrapa la taille de Kyosuke pour le serrer dans ses bras en lui donnant un deuxième bisou sur la même joue, à défaut de pouvoir se rendre sur la seconde. Comme ça il pourrait pas râler qu’il respectait pas les règles ! Dans un rire enfantin, Masa retourna à sa place initiale de l’autre côté de la table, lui adressant ensuite un large sourire.

« Voilà ! Un câlin et deux kisùs ! Maintenant tu racontes où je me re-déplace et cette fois, le kisù il sera sur la bouche èoé ! »

Vaut mieux que l’étudiant en médecine ne le mette pas au défis de le faire, car il pourrait très facilement le regretter. Disons que la gêne ne connaissait pas beaucoup le photographe après tout.

C’est qu’il devait être sacrément content là le Kyosuke. Non seulement il avait eu droit à un beau battement de cil du cadet, mais ensuite il s’était mérité non pas un mais bien deux bisous sur la joue et un câlin ! Certes, les free hugs, Masaki ne se gênait pas pour en donner aux gens qui comptaient pour lui, mais de là à en donner un à son colocataire de chambre, ça avait fait bizarre. Ils étaient pas forcément plus proche qu’il fallait tous les deux. De simples amis, c’est tout. Quoi que même ses simples amis, Sakamoto ne se gênait pas le moins du monde pour leur témoigner son affection, du coup.. Aller savoir pourquoi c’était différent avec le ténébreux. Peut-être parce que d’une certaine façon, Masa avait toujours eu une certaine impression que les câlins n’étaient pas le genre de son aîné ? .. Qui sait ! Faut dire que le plus vieux n’avait pas non plus vraiment la tête de quelqu’un qui adore jouer les bons gros calinours.

Après avoir repris sa place, Masaki adressa un magnifique sourire à Kyosuke. S’il lui balançait pas un truc quelconque là, maintenant, croyez-le, il irait le lui donner son baiser. Le cadet, il ne faut surtout pas le mettre au défit. Parce que c’est pas le lieu ou tout autre chose qui vas le gêner, mais vraiment pas. Surtout que les défis, il aime bien les surmonter. « Nan, j’ai pas envie de raconter. » Nani ? Ah bah là il l’aurait voulu hein ! Pour la troisième fois - sinon plus ? - Masaki changea de place pour aller se loger aux côtés de son aîné. Il tourna son entière attention vers lui et lui adressa un fin sourire avant de poser sa main sur sa joue et approcher son visage du sien, à l’affut du moindre geste de recul de la part du ténébreux, mais rien, alors il lui vola un rapide baiser. Vraiment court, mais après tout c’était que pour enfin changer de sujet. Puis au moins comme ça, Yamamoto il faisait pas penser à un vieux râleur !

Ne bougeant pas de sa nouvelle place, Masa planta son regard foncé dans celui de l’étudiant en médecine pour demander avec un sourire accroché aux lèvres ;

« Ça te vas où je peux retourner à ma place tranquille ? »

Forcément, Sakamoto commençait à en avoir légèrement marre de se déplacer d’un côté de table à l’autre à chaque trente secondes, donc autant rester de celui-ci, comme ça il serait tranquille pour un bon moment si l’aîné avait encore d’autres requêtes. Parce que bon, se déplacer une fois, ça vas, deux fois ça peut encore passer, mais au delà, ça devient abusé. Puis sa présence à proximité ne lui déplaisait pas. Sinon il l’aurait envoyé balader depuis longtemps avec ses deux kisùs, preuve de comme quoi ça ne le dérangeait pas tant que ça ce petit baiser de rien du tout. À vrai dire, c’était aussi naturel à ses yeux que s’il lui aurait simplement dit un « salut », on vous laisse donc imaginer l’impression que ça lui laissait.

Quoi que.. Pour tout avouer, cette fois-ci, il y avait un truc différent. Quelque chose qui clochait. En général, Masaki ne ressentait cette impression de tranquillité qu’en compagnie d’une personne qu’il aimait - soit quand il s’était retrouvé avec un ex à une bonne vieille tranche de vie passée -. C’était peut-être juste lui qui disjonctait aussi, se serait possible. Disons qu’avec le gamin, un peu tout était possible. Mais alors comment expliquer le fait que ce sourire heureux ne voulait pas quitter sa jolie bouche ? Hm, le fait que Masaki était un joyeux gamin justement ? Nan. Parce que même un enfant ne sourit pas toujours. Puis ça ne pouvait malheureusement pas expliquer cette étrange - et pourtant légèrement familière - impression qu’il avait. Roh puis c’était juste rien qui sait. Ce n’est pas à cause que l’on trouve une personne agréable à regarder qu’on l’aime forcément. Tout n’est pas directement lié à l’amour en tant que tel non plus.

« Ehmm.. »

Oh oui Masaki, ne lâche pas. Avec ça, il vas parfaitement comprendre le fond de ta pensée.. Quelle pensée ?.. Ouais c’est pas fou ça, quelle pensée, il pense pas beaucoup le jeune pour tout avouer avec franchise. Enfin si quand même, mais bref, évitons de trop nous étaler sur le dit sujet.

« Je vais retourné à la chambre.. »

Sakamoto s’empressa dès lors de retourner de son côté, termina sa tasse de thé en vitesse, dévora sa pâtisserie et ayant toujours les joues bien remplis, il attrapa son appareil dans une main. Trois quatre mâchouilles, il avala sa bouchée et adressa un petit signe de main au ténébreux.

« On se revoit peut-être ce soir, à moins que tu comptes faire nuit blanche en boîte pour compenser la perte de ton samedi ? »

En gros, on pouvait aussi très bien traduire cette question par « S’il te plait, vient avec moi j’ai pas envie de rentrer tout seul ».